J'ai toujours un carnet sur moi : une idée repart aussi vite qu'elle est arrivée, il faut pouvoir la noter au vol.
J'ai des carnets pour noter mes rêves, mes voyages, des rencontres, des lectures...

A chaque nouveau spectacle, je tiens aussi un carnet, ou plusieurs, cela dépend de la longueur du voyage.
Le blog est une autre manière de tenir un carnet...

lundi 27 janvier 2014

A Montreuil

Vendredi 18 heures, nous avons fait notre première présentation publique du "Parcours d'Ulysse" à l'Espace Comme Vous Emoi à Montreuil.
La salle était pleine et le niveau de tension aussi....

Mais avant ça, nous avons fait quelques essais d'ombres dans cette petite boîte noire.

La première navigation s'est bien déroulée et les retours vont nous permettre d'aller plus loin en terre inconnue.

La suite du voyage aura lieu à Sucy-en-Brie maintenant... Rendez-vous le 1er février à 18 h 30 à la salle Gérard Philipe de centre culturel de la Ferme de Grand Val.

La semaine dernière

Lors de notre résidence à Montreuil, le "Parcours d'Ulysse" c'est enrichi d'une bande-son concoctée par Benoît. C'est dans son studio que nous sommes allées enregistrer le prologue et le Chant funèbre des enfers.



















Pas toujours simple de faire des choix : faut-il
une lecture sobre ou bien avec des intentions ?
Les murmures seront-ils timbrés ou non ? A moins qu'il n'y en ai pas du tout....

On enregistre une fois, deux fois.
"- Tu peux la refaire mais avec plus de silence ?"
-" En fait, non, avec moins de silence mais plus de... Enfin tu vois, quoi... Non ?"







Au bout de cinq ou six enregistrements, on écoute et on décide. Enfin pas tout à fait : à la fin ce sera Benoît le maître de la bande-son.

mercredi 15 janvier 2014

Travail intensif

La première escale a eu lieu à l'Espace Gérard Philipe, à Sucy-en-Brie. Après une forte tempête qui nous a ébranlé le premier jour, notre escadre a pu prendre possession des lieux et rencontrer le maître des sons et lumières, Francis. 

Le voyage prend une direction résolument plus spectaculaire ; le jeu sera théâtral. Un prologue, sorte de bain mythologique, a commencé à naître. Des décisions ont été prise concernant les épisodes du parcours d'Ulysse que nous aborderons et ceux que nous ferons dans une autre version. Emmanuelle a créé les premières marionnettes-peau et nous avons retrouvé avec plaisir nos marins et les autres protagonistes de notre odyssée.



Pour notre deuxième escale, nous avons largué les amarres à l'Espace Comme Vous Emoi, à Montreuil. Là-bas, nous pouvons continuer à bâtir notre noir vaisseau deux semaines durant.
A suivre...


dimanche 12 janvier 2014

Le Parcours d'Ulysse à Montreuil

A vos agendas !

Sortie de chantier de  :

"Le parcours d'Ulysse ou le jeu du destin"



Le vendredi 24 janvier 2014 à 18 heures

à l'Espace Comme Vous Emoi, 5 rue de la Révolution, 93 100 Montreuil
L'entrée est libre sur réservation : 06 81 54 16 45
Tout public dès 6 ans

Nous sommes en résidence à CVE du 13 au 24 janvier pour la création de la première pièce de notre puzzle "Le Parcours d'Ulysse", que nous présenterons dans le cadre du festival du jeu le samedi 1er février à 18 h 30 au centre culturel de la Ferme de Grand Val, 94 370 Sucy-en-Brie.
 

Le parcours d'Ulysse à Anis Gras


Séance du 15 décembre à Anis gras

Je suis là pour un atelier-jeu. Dans une salle un peu fraîche, un peu cérémonieuse, autour d'une table un peu grande avec une nappe de velours lie de vin, des bougies.
Le temps est élastique avant que ça ne commence, on ouvre les portes de l'atelier et puis ça ne s'arrête plus, les enfants débarquent un peu trop nombreux pour le jeu, d'âges assez variés, fin de journée, très énervés. Un jeune garçon a pris place 12, 13 ans maximum, avec sa petite soeur, à part du groupe de filles très énervées.
Il est très calme, attentif, intéressé. Au milieu de la partie, sa mère débarque en furie, il avait disparu, ne lui avait pas dit qu'il partait jouer. Elle est rentrée chez elle pour le chercher. Elle est bouleversée, il lui faudra du temps pour chasser la peur. La petite famille finira par rentrer chez elle avant la fin du jeu : trop d'émotions.
Clément, 6 ans est venu jouer avec sa maman, il est incollable sur le cyclope, Circé, Hadès et puis aussi Julien s'y connaît bien, à eux deux ils racontent, se coupant la parole pour être le premier : leur vision de l'Odyssée fuse. Ils ont 6 et 9 ans, passionnés de mythologie.
Le jeu va vite, les anecdotes aussi, on ne voit pas le temps passer, pourtant il fait déjà nuit. Dix ans ?... Le retour d'Ulysse a duré dix ans, il en a perdu des compagnons. Il en a vécu des drames. Il en a eu des émotions.
C'est une des jeunes filles qui l'emporte, mais elle ne se rappelle plus rien, elle a du faire escale au pays des Lotophages et en manger des fleurs de lotus.
Le temps nous a rattrapé, il fait nuit dehors, tous les autres sont partis, il nous faut nous arrêter.
Olivia



Voyage de la Maison des Solidarités à Anis Gras


Séance du 12 décembre
Les sirènes, entre Charybde et Scylla, nous finirons chez Calypso où rien ne manquera, d'où nous aurons du mal à partir.

A la Maison des Solidarités, Stéphanie m'accueille, avec un grand sourire, je me présente, boisson chaude de rigueur avant le départ à l'aventure par ce froid glaçant. C'est l'heure de l'accueil « d'A tous savoirs ». Philippe en fait partie. Il va nous guider pour ce voyage à travers les rues de la ville.
Avant de larguer les amarres on vérifie que tout l'équipage est prêt.
Christiane ne viendra pas, occupée par les contrats de l'AMAP, Christian ne semble pas pointer sa voile.
Nous partons avec notre frêle escadre contre vents et marées avec pour cap Anis Gras, mais les histoires de notre guide du jour nous attirent du côté de la rue des Italiens qui s'appelle aujourd'hui la rue Voltaire, chargée de souvenirs pour notre guide, elle a conservé une forme atypique, des recoins très humains, évidemment ça nous fait faire un détour, mais qui résisterait à la voix mélodieuse des sirènes? A moins d'être pieds et poings liés au mât !
Le groupe se scinde, c'est plus prudent pour accueillir Colette au lieu dit de rendez-vous.
Et puis les curiosités d'Arcueil jaillissent en pleine nuit comme des rochers saillants, un Grec, la fabrique de cartes Yvons, les photos du vieil Arcueil autour de la gare, elle était toute orange avant... Une plaque au coin de la rue, pour finir devant l'hôtel particulier d'Emile Raspail, fondateur de la distillerie Anis gras, bâtiments élevés par l'architecte Ulysse Gravigny (Ulysse?). Sur son hôtel particulier, une enseigne, apologie du voyage : "In patria carcer laurus in exilio".
Dans le foyer de l'ancienne fabrique, aujourd'hui friche artistique, Colette, Marie-Olga et une petite collation nous attendent, Séverine accoste de temps en temps manger un gâteau, dire un mot.
Outre quelques blagues de potache sur le parcours d'Ulysse, on devise de la séance jeux de dimanche, Colette présente son livre.
Je sors le jeu, explique les règles, on fait une partie pour rire, l'occasion de lire le cv d'Ulysse et la scène des Lestrygons écrits par Jean-Paul Honoré, le poète avec qui nous travaillons.
Difficile de reprendre la route dans le froid, là on est bien, on discute, au chaud, de sujets qui nous rassemblent tout en mangeant et en buvant... Pourquoi repartir ?

Olivia

dimanche 5 janvier 2014

Accueil éphémère sur seuil de la maison




Lors de mon voyage en Inde, j'ai été touché par deux manières éphémères de souhaiter la bienvenue sur le seuil des maisons et des commerces du Sud de l'Inde :

De magnifiques vasques remplies d'eau où sont disposés avec art des fleurs.

Celui-ci, à Auroville, est un des plus grand et des plus beau que j'ai pu voir.




Le kolam : ces dessins à la poudre de riz colorée ou non, tracés à la main levée tous les matins devant les maisons, ici à Pondichéry et à Mamalipuram :


vendredi 3 janvier 2014

Accueil au grenier de la Maison des Solidarité

5 décembre

Pour préparer l'atelier qui aura lieu de 18 h 30 à 20 h, je suis allée me promener dans le parc aux grenouilles, en bas de chez moi. Là, j'ai été accueilli par le crépitement des feuilles qui tombaient, par la lumière du soleil sur l'étang, par le cris de mouettes et des corbeaux.

Accueillir, c'est aussi être à l'écoute, se mettre à la dispositions des personnes et des lieux... Ne rien faire. Etre là... 
Quand on se balade dans un parc, être présente à ce qui se passe et accueillir le souffle du vent ou le joggeur qui passe, ce n'est pas encore trop difficile. Etre dans le même état pour un atelier, ce n'est pas si simple...

Je suis arrivée en avance afin de m'installer dans le grenier, m'y sentir bien : eau chaude, thé, tisane, petits gâteaux, chocolats, des chaises en cercle autour d'une petite table, quelques tissus. Les premiers habitants arrivent : Charles, Colette, Sylvie puis Kinanda un peu plus tard.

Nous serons 5 autour de la petite table. 5 personnalités. 5 parcours. 5 manière d'être, de dire, de questionner, de se révéler. La parole a été offerte, elle a été accueillie.

Personne...

Samedi 31 novembre

Première séance à Arcueil pour Olivia un jour de grand froid, on sait qu'il n'y a pas d'inscrits à l'atelier, mais c'est un samedi après midi, peut-être que l'horaire nous sera favorable.  Qui sait?
J'arrive à l'avance pour préparer le terrain, m'installer, rendre la maison familière pour moi, différente pour les autres, tenter de  lui donner un goût de voyage.
Je sonne, personne...
J'attends, j'appelle...
Et  puis Hélène arrive, en avance aussi, m'explique : c'est le jour de la Collecte de l'Epicerie Solidaire.
La Maison n'est pas vide, on nous ouvre, l'atmosphère est studieuse, très concentrée sur le décompte, l'emballage des denrées.
J'installe tissus, balles, sons, objets de la cave au grenier, la bouteille avec l'effigie de Sirène.



C'est le jour parfait pour préparer un accueil dans toutes les pièces de la maison !
Les quelques personnes occupées à l'épicerie sont silencieuses, on entend juste le maniement des emballages et des comptes à haute voix sur un fond de chants de marin, comme un appel du large venant du grenier.
Hélène aussi doit partir aider au Monoprix...
Alors commence l'attente...
Le temps passe, personne n'arrive, personne ne frappe ... personne... Personne... PERSONNE...
Sous le signe du Cyclope, je remplis quelques pages du carnet d'itinéraires, et je photographie le coin Odyssée, de l'étagère itinéraires partagés. Ce sera la dernière apparition de la bouteille sirène, retournée depuis au fond des océans, avec ses camarades ou emportée par un doux rêveur, qui avait soufflé son doux chant ?